L’arthrose du genou, la GONARTHROSE

Définition :

Gonarthrose (ou arthrose du genou) est une usure puis une destruction du cartilage articulaire, dans diverses zones de l’articulation du genou. C’est une maladie chronique souvent gênante au quotidien. Elle survient, le plus souvent, chez les personnes âgées sans cause évidente, mais parfois chez des personnes plus jeunes ayant subi des traumatismes du genou ou présentant d’autres facteurs de risque (surpoids, déviation des axes des jambes…)

L’arthrose du genou, ou gonarthrose, est une détérioration du cartilage de l’articulation du genou.
Le plus souvent, elle atteint l’articulation, entre le fémur et le tibia (arthrose fémoro-tibiale). Elle peut aussi toucher l’articulation entre la rotule et le fémur (arthrose fémoro-patellaire).
En général, elle touche les deux genoux.L’arthrose du genou est très invalidante car elle touche, comme celle de la hanche, de grosses articulations qui portent le poids du corps. Elle est trois fois plus fréquente que l’arthrose de la hanche (coxarthrose).

La gonarthrose : une maladie du cartilage articulaire puis de toute l’articulation du genou
L’arthrose commence par une détérioration du cartilage articulaire puis évolue vers l’atteinte de toutes les structures de l’articulation, en particulier de l’os situé sous le cartilage.
Le vieillissement normal du cartilage au cours de la vie ne peut pas provoquer d’arthrose à lui seul.L’arthrose est une maladie à part entière, déclenchée par un excès de pression sur le cartilage. Des fragments du cartilage fragilisé se détachent dans la cavité articulaire, comme des grains de sable. La membrane synoviale devient dicrètement inflammatoire.
En réaction à cet excès de pression, l’os situé sous le cartilage prolifère et produit une collerette osseuse autour de l’articulation. Cette prolifération d’os forment des excroissances osseuses appelées ostéophytes.Les douleurs de l’arthrose ne proviennent pas du cartilage endommagé, car il n’est pas innervé, mais de l’atteinte de toute l’articulation.

héma) est constituée d’un gel de grosses molécules, qui ont la particularité d’être très avides d’eau (un peu comme des éponges). Ces molécules sont maintenues à l’intérieur d’une sorte de « filet » inextensible.

À VOIR – Qu’est ce que l’arthrose ?
Si vous n’avez pas accès à cette solution, voici la transcription textuelle du contenu de la vidéo :

Qu’est-ce que l’arthrose ?

Les différentes formes d’arthrose du genou

L’arthrose du genou peut concerner l’articulation fémoro-patellaire (articulation entre le fémur et la rotule) et les compartiments interne et externe de l’articulation fémoro-tibiale (articulation entre le fémur et le tibia).

  • L’arthrose fémoro-tibiale est la plus courante des arthroses du genou (45 à 50 % des cas), le compartiment fémoro-tibial interne étant plus souvent atteint que le compartiment externe. Elle peut être due à une déviation de l’axe mécanique de la jambe.
  • L’arthrose fémoro-patellaire est moins fréquente (35 % des cas). Elle concerne des personnes plus jeunes, faisant suite à un traumatisme ayant endommagé le cartilage ou à une instabilité de la rotule(malformation osseuse ou déséquilibre musculaire). L’arthrose fémoro-patellaire peut être associée à une arthrose fémoro-tibiale (15 à 20 % des cas).

Les facteurs favorisant la gonarthrose

Il existe de nombreux facteurs de risque de l’arthrose :

l’âge : l’arthrose dite « primitive » du genou apparaît sans cause évidente et est souvent liée au vieillissement. Elle est rare chez les moins de 40 ans ;
le sexe : l’arthrose du genou est plus fréquente chez les femmes. On constate une augmentation de sa fréquence après la ménopause ;
les antécédents familiaux : des facteurs génétiques prédisposent à l’arthrose du genou ;
la surcharge sur les articulations : elle peut être liée à un surpoids ou au port fréquent de charges lourdes ;
le surmenage des ligaments et des articulations qui entraînent des microtraumatismes répétés lors de certaines activités professionnelles (pose de carrelage…) ou sportives (football ou rugby) ;
une déviation de l’axe de la jambe, nommée « genu varum » (genou proéminent vers l’extérieur) ou « genu valgum » (genou proéminent vers l’intérieur) ;
un traumatisme du genou : une lésion du ménisque, une entorse grave avec rupture du ligament croisé antérieur, une fracture articulaire… ;
une lésion osseuse du genou : fracture, nécrose de l’os situé sous le cartilage… ;
une luxation, une instabilité de la rotule, une rotule trop plate ;
une maladie métabolique (goutte…), inflammatoire (polyarthrite rhumatoïde…) ou infectieuse (arthrite infectieuse…), responsable de lésions articulaires.

L’arthrose du genou (gonarthrose) : symptômes et diagnostic

Difficultés pour pratiquer un sport, marcher, monter et descendre les escaliers en raison de douleurs des genoux ? Ces symptômes peuvent être dus à une arthrose du genou. Un examen médical et un bilan radiologique sont nécessaires.

Les symptômes de l’arthrose du genou

Le premier symptôme de l’arthrose du genou est la douleur articulaire (gonalgie). Cette douleur mécanique apparaît ou s’aggrave quand la personne utilise son articulation (marche, piétinement, port de lourdes charges…). Elle n’est pas continue et elle est soulagée par le repos. Le matin au réveil, l’articulation paraît enraidie et nécessite un court temps de dérouillage.

Selon le compartiment articulaire atteint par l’arthrose, les symptômes varient.

En cas d’arthrose fémoro-tibiale

La douleur du genou (gonalgie) est diffuse. Elle survient pendant la marche, la montée et la descente des escaliers. Elle est soulagée par le repos et ne réveille pas la nuit, sauf lors des changements de position.Il existe des poussées inflammatoires pendant lesquelles le genou gonfle et la douleur s’intensifie, y compris la nuit. Ces poussées correspondent à une irritation de la membrane synoviale, en réaction à la libération de fragments cartilagineux dans l’articulation. Elles activent le processus de détérioration du cartilage.L’évolution de l’arthrose fémoro-tibiale est variable selon chaque cas. Toutefois, elle est souvent lente, avec des périodes d’accalmie entrecoupée par des périodes de poussées douloureuses.

En cas d’arthrose fémoro-patellaire

La douleur (gonalgie) apparaît sur le devant du genou. Elle est déclenchée par l’extension de la jambe. Elle est plus importante lors de la descente des escaliers que lors de la montée. Elle est aussi présente lorsque la personne est assise ou agenouillée. Celle-ci peut avoir une sensation :

de blocage ou d’accrochage de la rotule ;
de dérobement de la jambe ;
de craquement du genou.
Marcher sur un terrain plat fait peu souffrir, sauf lors d’épisodes douloureux ou en cas d’épanchementarticulaire.
L’évolution est souvent aléatoire : les douleurs sont d’abord intermittentes, puis gênantes, en particulier pour la pratique d’un sport.

À VOIR – Arthrose : les genoux qui craquent ?

Si vous n’avez pas accès à cette solution, voici la transcription textuelle du contenu de la vidéo :

Vidéo issue du site bonjour-docteur.com, intitulée « Arthrose : les genoux qui craquent ? »

Dr Patric Sichère, rhumatologue à l’hôpital Delafontaine (93). Tous droits réservés à Pulsions Multimédia « Allo docteur » site du portail du groupe France Télévisions spécialisé sur la thématique de la santé.

Le diagnostic de l’arthrose du genou

Pour diagnostiquer le type d’arthrose du genou, un examen clinique est réalisé par le médecin traitant.
Cet examen permet aussi d‘éliminer les autres pathologies du genou ou une arthrose de la hanche (qui peut se traduire par des douleurs au genou).
Un avis auprès d’un rhumatologue peut être nécessaire.L’examen clinique consiste à :

évaluer la gêne ressentie et la limitation de l’autonomie ;
identifier les mouvements qui réveillent la douleur (par exemple, pour l’arthrose fémoro-patellaire, l’extension contre résistance de la jambe et la pression de la rotule sur le genou fléchi) ;
évaluer, debout et à la marche, les déviations d’axes des jambes ;
apprécier la mobilité du genou ;
repérer les déformations du genou par l’arthrose ou par un éventuel épanchement articulaire.
Une radio du genou confirme le diagnostic de l’arthrose du genou :

diminution de l’espace entre les deux extrémités osseuses, du fait de l’amincissement du cartilage ;
densification de l’os sur lequel repose le cartilage ;
prolifération d’os (ostéophytes).
Elle précise :

la nature de l’arthrose : elle est soit primitive, liée au vieillissement articulaire, soit secondaire à une cause, le plus souvent traumatique ;
sa localisation : arthrose fémoro patellaire, fémoro tibiale ou association des deux localisations.
L’analyse radiologique étudie également l’axe des jambes à la recherche d’une déviation.

D’autres examens sont rarement nécessaires.


Le traitement médical et chirurgical de l’arthrose du genou (gonarthrose)

L’arthrose du genou est une maladie qui persiste. Aucun traitement ne permet de la guérir, mais il est possible de soulager efficacement la douleur par des mesures hygiénodiététiques, des médicaments, de la rééducation et des exercices adaptés à chaque cas.
La pose d’une prothèse de genou, est envisagée lorsque l’arthrose est très évoluée et non soulagée par le traitement médical.


Le traitement médical de l’arthrose du genou

L’arthrose est une maladie chronique qui persiste mais dont l’évolution est ralentie, même dans les formes avancées, grâce au traitement médical et à une bonne hygiène de vie.

Le traitement de l’arthrose du genou repose sur l’association de plusieurs mesures :
Une bonne hygiène de vie : des activités physiques adaptées, une perte de poids lorsqu’elle est nécessaire ;
le traitement médicamenteux pour soulager la douleur lors des poussées inflammatoires d’arthrose : le paracétamol est utilisé en première intention et, s’il n’est pas efficace, les anti-inflammatoires non stéroïdiens ;
le port d’orthèses et l’utilisation d’une canne ;
la rééducation avec établissement d’un programme personnalisé (type d’exercices, fréquence, intensité) guidée au début par un kinésithérapeute et poursuivie ensuite par le patient seul à son domicile ;
si nécessaire, des infiltrations de corticoïdes qui agissent sur la douleur ou d’acide hyaluronique pour « lubrifier » l’intérieur de l’articulation. Mais ces infiltrations n’ont aucun effet sur la structure du cartilage.
Les médicaments de l’arthrose du genou
Les antalgiques indispensables pour lutter contre la douleur :
La prise des antalgiques doit avoir lieu au moment des poussées douloureuses, en ne dépassant jamais les doses maximales prescrites, même si la douleur persiste.
Le paracétamol est prescrit en première intention.
Lorsque une poussée inflammatoire douloureuse ne répond pas à ce traitement, les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont utilisés, sur une courte durée et à la dose minimale efficace, en raison de leurs effets indésirables en particulier digestifs. Des applications locales sous forme de gel, crème…contenant des anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent être utiles.
De nombreux médicaments vendus sans ordonnance contiennent des antalgiques. Il est donc nécessaire de bien indiquer à votre médecin tous les médicaments que vous prenez. En cas de doute, demandez également conseil à votre pharmacien.
Que penser des antiarthrosiques symptomatiques d’action lente ?
Ces médicaments (chondroïtine sulfate, diacerhéine, glucosamines, extraits d’avocat et de soja) n’empêchent pas la dégradation articulaire et ont pour objectif de diminuer l’intensité des douleurs. Leur action est différée et il faut attendre quelques semaines de traitement pour juger de leur efficacité. Ces médicaments peuvent avoir des effets indésirables parfois graves (diarrhée, manifestations allergiques, atteinte hépatique lors de la prise de diacerhéine par exemple) : en cas de survenue, il est important de les signaler à son médecin traitant.
Ces médicaments dont l’efficacité paraît minime sur la douleur et la gêne n’ont pas d’intéret dans le traitement de l’arthrose du genou . Ils ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale.


Le traitement chirurgical de l’arthrose du genou

Le traitement chirurgical n’est proposé qu’en cas d’échec des traitements médicaux.
Il sera choisi en fonction de l’état du patient.

  • Le traitement par arthroscopie : Il consiste à pratiquer un lavage articulaire du genou pour éliminer les microparticules intra-articulaires qui entretiennent l’inflammation de l’articulation. Ce lavage est généralement suivi d’infiltrations intra-articulaires de corticoïde.
  • L’ostéotomie : Elle corrige la déviation de l’axe de la jambe (genu-varum ou genu-valgum) en sectionnant le tibia ou le fémur pour ré-axer la jambe.
  • Les arthroplasties ou prothèses du genou : Il existe de nombreux types de prothèses du genou, avec une préservation plus ou moins complète des ligaments. Les prothèses permettent également de retrouver une mobilité de flexion presque complète et une vie quotidienne normale, comme monter et descendre les escaliers.
  • Chirurgie du genou et complications : Des complications du traitement chirurgical de l’arthrose du genou peuvent parfois survenir précocément (infection articulaire, phlébite, embolie pulmonaire) ou tardivement après une pose de prothèse (descellement ou usure de la prothèse).

À VOIR – L’arthroplastie du genou

Si vous n’avez pas accès à cette solution, voici la transcription textuelle du contenu de la vidéo :Arthroplastie du genou


Les soins médicaux et de réadaptation après l’arthroplastie par prothèse

Un traitement anticoagulant est nécessaire pendant environ 4 semaines. Il est associé au port d’une contention des membres inférieurs (mi-bas de contention) pendant environ 6 semaines pour prévenir la survenue d’une phlébite et d’une embolie pulmonaire.
Une mobilisation précoce du patient est un facteur-clé d’une évolution favorable car elle maintient et améliore la fonction musculaire et la mobilité des articulations. Son but est de permettre au patient de retrouver ses activités de la vie de tous les jours le plus rapidement possible.
Cette réadaptation par le kinésithérapeute est commencée si possible dans les 48 heures après l’intervention en milieu hospitalier et elle est poursuivie après la sortie du patient. Le rééducateur explique les gestes à ne pas faire et les exercices à réaliser chez soi, entre les séances de rééducation.

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avec le DR Khelif

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