Scintigraphie

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 La SCINTIGRAPHIE

 

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Comment se déroule une scintigraphie ?

C'est un examen qui sert à analyser les organes et leur fonctionnement, grâce à une caméra spécifique. Pratiquée après injection d’un produit faiblement radioactif et non toxique, la scintigraphie est souvent préscrite pour étudier le comportement, le remaniement et la vitalité de l'os. Pour mieux connaître cet acte et bien vous y préparer, voici quelques informations et conseils.
 

Cet acte est réalisé dans un service de médecine nucléaire, en plusieurs étapes :

On injecte dans une veine une petite quantité de produit radioactif. Ce produit, appelé traceur (ou produit radiopharmaceutique), est de nature différente selon l’organe étudié.

Le traceur se fixe sur les structures de l’organe et émet alors des signaux (rayons gamma). Ceux–ci sont analysés grâce à un appareil spécifique (gamma–caméra), placé devant la zone à étudier.

La caméra enregistre la concentration du produit radioactif dans les différentes parties de l’organe concerné. On visualise ensuite la répartition du traceur sur l’écran d’un ordinateur couplé à la caméra, sous forme de points scintillants. Le nombre de points est susceptible de varier selon les régions examinées.

 

Il est plus important dans les zones dites d’hyperfixation ou "points chauds". Celles–ci peuvent correspondre à un foyer infectieux, une tumeur, un remaniement osseux, une région sécrétant une quantité d’hormones anormalement élevée, etc.

Les points sont moins nombreux dans les zones d’hypofixation ou "points froids", révélant par exemple la présence d’un tissu détruit ou mal irrigué par les vaisseaux sanguins.

Quand la scintigraphie est normale, les points sont répartis de manière homogène dans l’ensemble de l’organe.

 

Sur certains appareils d’imagerie, la gamma–caméra est fixée à un support qui tourne autour du corps du patient (tomographe). Ce système permet d’enregistrer des images en coupe de l’organe étudié, prises sous des angles différents : c’est la tomoscintigraphie. Cette technique est indiquée principalement pour explorer le squelette.

 

Le produit radio-pharmaceutique utilisé lors d’une scintigraphie est–il nocif ?

Non, le traceur n’est pas toxique pour le patient. Les petites doses injectées restent très faiblement radioactives, donc sans danger.

Bien se préparer avant une scintigraphie

La prise de rendez-vous

Vous allez prendre rendez–vous pour une scintigraphie auprès d’un service de médecine nucléaire. Pour cela, munissez–vous de l’ordonnance du médecin prescripteur, afin de formuler votre demande le plus clairement possible.

Faites–vous préciser aussi la durée globale de l’acte, car elle varie selon l’organe étudié.

Enfin, informez votre interlocuteur sur vos éventuels traitements en cours, pour savoir s’ils sont compatibles avec l’examen.

 

Chez la femme, afin de protéger un éventuel embryon, la scintigraphie est possible seulement durant les 10 premiers jours du cycle menstruel (période fixe précédant l’ovulation). Pour les mêmes raisons, l’examen n’est pas réalisable pendant la grossesse, ni en période d’allaitement, le produit radioactif pouvant passer dans le lait. 
En revanche, la scintigraphie reste envisageable :

À tout moment si vous utilisez une contraception ;

Si vous suspendez l’allaitement quelques jours (ou plus, selon les cas).

 Vous êtes enceinte, vous pensez l’être ou vous allaitez ? Signalez–le à votre interlocuteur en prenant rendez–vous.

 

Consignes à suivre les jours précédant la scintigraphie

Respectez les indications des professionnels de santé, selon le type de scintigraphie prévu. Le plus souvent, il n’est pas nécessaire d’être à jeun.

 

Le jour de l’examen scintigraphique

Avant de vous rendre sur le lieu du rendez–vous, pensez à vous munir :

  • De l’ordonnance et/ou du courrier du médecin prescripteur;
  • Des ordonnances précisant vos traitements en cours ;
  • Des résultats des examens précédents (prise de sang, radiographie, échographie, scanner, IRM, autre scintigraphie, etc.);
  • Du compte–rendu d’une éventuelle intervention chirurgicale.

Par ailleurs, habillez–vous confortablement (en particulier en cas d’épreuve d’effort pour une scintigraphie cardiaque).

Le déroulement de la scintigraphie

À votre arrivée, on vous demande de laisser au vestiaire tous vos objets métalliques (clés, bijoux, etc.) L’examen se déroule ensuite en trois temps.

 

L’injection d’un produit radioactif

Elle est effectuée par un manipulateur en radiologie. Habituellement, le traceur est bien supporté : les effets secondaires sont extrêmement rares.

 

La phase d’attente

Le temps que le produit injecté se fixe dans l’organisme, vous êtes installé dans une salle d’attente radioprotégée (ne laissant pas passer les rayonnements ionisants). Cette phase peut être plus ou moins longue, selon l’organe étudié :

  • Quelques minutes pour la thyroïde ;
  • 20 à 60 minutes pour le cœur, les os, les reins, etc.

Dans ce laps de temps, il est recommandé de boire abondamment (1 litre d’eau). Vous pouvez uriner juste avant la scintigraphie, dans des toilettes réservées aux patients injectés.

 

La scintigraphie proprement dite

Vous vous installez sur une table d’examen, et le manipulateur se positionne derrière une vitre de radioprotection. Pour qu’il puisse disposer d’images nettes et de qualité :

  • La gamma–caméra se déplace très près de vous ;
  • Vous devez rester immobile, en respirant calmement.

Les informations recueillies sont ensuite numérisées par l’ordinateur, qui affiche sur son écran les clichés obtenus.

 

Après la scintigraphie

Après l’examen, le médecin du service de médecine nucléaire vous communique les premiers résultats oralement. Le compte–rendu et les images sont ensuite transmis au médecin prescripteur, qui vous les expliquera lors d’un rendez–vous à venir.

Vous pouvez ensuite quitter le service, et reprendre immédiatement vos activités habituelles.

 

Les précautions à prendre après votre sortie du service de médecine nucléaire

Dans les heures suivantes, vous êtes susceptible de délivrer à votre entourage de très faibles doses de rayonnements. Cela ne présente aucun risque, même pour les femmes enceintes et les jeunes enfants que vous côtoyez.
Dans la journée, buvez abondamment (sauf en cas de contre–indication médicale), afin de faciliter l’élimination du produit injecté. Le peu de radioactivité résiduelle disparaît naturellement, via les reins et l’urine. De ce fait, le médecin peut vous signaler qu’il est particulièrement important :

  • De bien tirer la chasse d’eau après avoir uriné ;
  • D’essuyer les éventuelles projections d’urine avec du papier toilette ;
  • De vous laver les mains après ces gestes.

Dans les jours qui suivent, si vous devez être hospitalisé, signalez à l’équipe médicale que vous avez subi un examen scintigraphique.

À noter : si vous devez voyager dans les jours suivant la scintigraphie, pensez à demander un certificat mentionnant l’élément radioactif qui vous a été administré. En effet, certains lieux (aéroports, postes frontières) comportent des détecteurs de radioactivité, qui pourraient se déclencher à votre passage.

 

 


Sources
 
  • Site www.ameli-sante.fr
  • Société Française de Médecine Nucléaire et Imagerie moléculaire (SFMN). Informations scintigraphie myocardique. Site internet : SFMN. Paris [consulté le 18 novembre 2016]
  • Société Française de Médecine Nucléaire et Imagerie moléculaire (SFMN). Informations scintigraphie osseuse. Site internet : SFMN. Paris [consulté le 18 novembre 2016]
  • Fédération Française de Cardiologie. La scintigraphie myocardique. Site internet : Fédération Française de Cardiologie. Paris [consulté le 18 novembre 2016]
  • Mundler O – Service Central de Biophysique et de médecine nucléaire – Hôpital de la Timone. Informations aux patients passant une scintigraphie osseuse. Site internet : Assistance Publique Hôpitaux de Marseille. Marseille (France)  [consulté le 18 novembre 2016]
  • About Kids Health. Scintigraphie osseuse. Site internet : About Kids Health. Toronto (Canada) ; 2013 [consulté le 18 novembre 2016]
  • Direction de l’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (DETMIS) – Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). Pertinence du remplacement de la scintigraphie par la TEP–CT dans la détection des métastases osseuses des cancers primitifs du poumon et du sein. Site internet : CHUM. Montréal (Canada) ; 2011 [consulté le 18 novembre 2016]