Indication (pourquoi se faire opérer)
L’indication principale est la déformation du 1er rayon de l’hallux valgus (le gros orteil qui se décale vers l’extérieur).
Cette déformation n’est pas toujours douloureuse et l’indication se pose au cas par cas en fonction du retentissement sur le chaussage et la gêne ressentie par le patient.
L’orteil en griffe est souvent responsable d’une douleur au niveau du sommet de la flexion du gros orteil qui rentre en conflit avec le chaussage et qui rend la marche difficile.
La cure chirurgicale de l’hallux valgus peut être aussi proposée chez l’adolescent où les déformations précoces ne sont pas rares.
Déroulement de l’intervention
L’hospitalisation
dure entre 24 à 48 heures.
Temps d’intervention
Elle dure en moyenne 1 heure et peut être rallongée en fonction des gestes accessoires qui sont indiqués sur le pied.
Mode d’anesthésie
Une anesthésie locorégionale est très souvent indiquée mais certains patients préfèrent une anesthésie générale.
Installation
Le patient est installé sur le dos avec un garrot sur la cuisse ou le mollet du pied opéré.
Incision
L’incision est au niveau de l’intérieur du pied centrée sur le bugnon qui est responsable de la douleur au niveau de la racine du gros orteil.
D’autres incisions au niveau du pied peuvent être rajoutées en fonction du nombre d’orteil où il faudra intervenir.
Technique
L’intervention commence par l’exposition de la première articulation entre le métatarse et la première phalange du gros orteil.
Après l’ouverture de la capsule, on coupe l’os du premier métatarse sur le plan horizontal.
On décale la partie inférieure vers l’extérieur et on fixe la correction avec deux petites vis enfilant l’os.
On recoupe l’excès d’os de l’intérieur pour redonner une forme harmonieuse au bord interne du pied.
On peut associer également une autre ostéotomie au niveau de la phalange du pied si cela est nécessaire pour remettre le gros orteil droit. Cette ostéotomie est souvent stabilisée par une petite agrafe.
Après un bon lavage minutieux, on referme la capsule avec une légère tension puis la peau avec des crains de florence qui permettent d’évacuer l’excès d’hématome après l’intervention.
En ce qui concerne les orteils en griffe, on peut inciser au niveau de la tête du métatarsien pour raccourcir leurs longueurs ce qui est d’ailleurs la raison pour lequel l’orteil se déforme.
S’il n’y a pas d’excès de longueur du métatarsien, on intervient uniquement sur l’orteil lui-même que l’on redresse en supprimant l’articulation entre les premières phalanges et en maintenant par un implant extra osseux.
Les suites opératoires
L’appui
L’appui est autorisé sous couvert d’une chaussure de décharge, qui est prescrite lors de la première consultation avec le chirurgien. Un écho doppler est prescrit également pour vérifier la bonne vascularisation du pied.
Les pansements
L’infirmière changera les pansements tous les deux jours jusqu’à l’ablation de la suture, en moyenne 15 jours après l’intervention.
Des injections d’HBPM seront prescrites pendant un mois.
L’immobilisation
L’immobilisation est assurée par une botte de marche qui peut être retirée et sera réutilisée ultérieurement pour reprendre la marche.
Les radiographies de contrôle
Une radiographie de contrôle est réalisée le lendemain de l’intervention pour revérifier la bonne correction.
1er rendez-vous de contrôle
Le premier rendez-vous de contrôle a lieu entre un mois et six semaines ce qui permet de vérifier la consolidation de la correction et d’autoriser la marche sans chaussure.
La rééducation
Aucune rééducation n’est prescrite dans un premier temps car il y a un risque de démonter la correction effectuée.
Il est normal que le pied soit gonflé lors de la première consultation et c’est à ce moment-là que le chirurgien prescrira la rééducation qui consiste d’abord à drainer l’œdème manuellement puis à mobiliser les petites articulations pour retrouver la souplesse normale de l’avant pied.
La durée de la rééducation est en moyenne d’un mois.
Vous pouvez retrouver une conduite normale après un mois et demie de l’intervention.
Les complications
Les complications les plus fréquentes sont les troubles de cicatrisation chez les personnes âgées ou diabétiques, il faudra toujours vérifier la circulation sanguine par un écho doppler artériel avant l’intervention.
Souvent les déformations récidivent surtout chez les formes très avancées d’hallux valgus.
Il existe des fois des troubles de consolidation entre les fragments qui sont dus principalement chez les fumeurs.
Dans certains cas quand l’articulation entre le premier métatarsien et la première phalange est déjà altérée, la correction ne suffit pas à supprimer la douleur, dans ce cas il faut réaliser carrément une arthrodèse de l’articulation.
Il s’agit dans ce cas d’un hallux régidus.
En résumé
Les cures chirurgicales pour les hallux valgus sont très fréquemment pratiquées, ils existent plusieurs techniques qui vous seront proposées en fonction de chaque chirurgien.
Les techniques mini invasives (sans ouvrir la peau) sont de plus en plus pratiquées mais donnent des récidives fréquentes.
Il faut savoir que le pied continue à ce déformer lentement même après l’intervention ceci est due principalement à la modification du métabolisme et de l’équilibre hormonal après la ménopause, du changement de poids et du chaussage ce qui modifie indirectement la modification du pied et la tension des tendons.
D’une manière générale, il s’agit d’une intervention qui est très bien vécue par les patients, reproductible et donne une satisfaction unanime selon la technique utilisée.