L.C.P.

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 LIGAMENTOPLASTIE DU CROISE POSTERIEUR DU GENOU

 

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PRINCIPE DE L’INTERVENTION

La ligamentoplastie du ligament croisé postérieur du genou  consiste à reconstruire le ligament croisé natif, rompu par un tissu tendineux autologue (prélevé du corps même du patient) afin  de remplir le rôle mécanique du ligament blessé.

 

L’intervention se déroule dans la plupart des cas sous arthroscopie.

 

 

 

 

 

INDICATION (pourquoi se faire opérer)

L’indication principale est la rupture des ligaments croisés postérieurs suite à un accident de sport, accident du travail ou un accident de la voie publique.

 

Le ligament croisé postérieur contrairement à celui antérieur peut cicatriser spontanément, après cicatrisation il persiste une translation résiduelle (un jeu) entre le fémur et le tibia qui selon l’importance peut être accepté tel quel ou bien relever d’une intervention chirurgicale.

 

Une rupture du LCP conduit systématique à une usure très rapide du genou d’où l’importance de l’opération

 

 

DEROULEMENT DE L’INTERVENTION

  1. L’hospitalisation

Elle est estimée entre 2 et 3 jours en fonction de l’importance de la reconstruction, du saignement post-opératoire, de la douleur et de la reprise de la marche

  1. Temps d’intervention

Il s’agit d’une intervention un peu plus compliquée que la ligamentoplastie du croisé antérieur, elle peut durer en moyenne 1h30.

L’intervention nécessite une technicité et une expérience reconnue du chirurgien si elle est pratiquée sous arthroscopie.

  1. Mode d’anesthésie

L’anesthésie générale combinée à l’anesthésie loco-régionale est la plus adaptée à cette intervention.

  1. Installation 

Le patient est installé sur le dos avec un garrot à la racine de la cuisse opérée

On utilise en plus de l’arthroscopie un appareil d’amplificateur de brillance qui émet des rayonnements.

Il faut s’assurer qu’il n’y ait pas de contre-indication à l’exposition de rayons malgré la protection qui est automatiquement proposée au patient

  1. Incision

L’incision diffère selon le tendon qu’on utilise pour refaire le LCP rompu, il peut s’agir d’une incision à côté de la tubérosité tibiale antérieure (devant sur 3 cm) si il s’agit des tendons de la patte d’oie.

Une incision au-dessus de la rotule si il s’agit du tendon quadricipital.

Une incision longitudinale centrée sur le tendon rotulien si on utilise le tendon rotulien.

Une incision sur la partie externe de la cuisse si on utilise le fascia lata.

Dans certains cas l’utilisation d’un transplant artificiel dispense le chirurgien de cette incision.

Deux incisions dans le devant du genou de part et d’autre de la rotule d’1 cm permettent d’introduire la caméra de l’arthroscope et les instruments.

Une 3ème voie accessoire postéro-interne facilite le bon positionnement du transplant et la rapidité de l’intervention.

  1. Technique

L’opération commence d’abord par le prélèvement du tendon qui va être utilisé pour remplacer le LCP, une fois le transplant confectionné, on le calibre (on mesure son diamètre et sa longueur).

On rentre avec la caméra pour d’abord confirmer la rupture du ligament croisé postérieur et rechercher d’autres lésions comme le LCA, les ménisques internes ou le cartilage.

On nettoie le genou et l’emplacement de l’insertion du nouveau ligament.

On creuse l’os sous forme de tunnel dans le tibia et dans le fémur qui ont le même diamètre que ceux mesuré du transplant.

On vient introduire le transplant dans ces tunnels et le serrer pour obtenir une bonne tension qui permet de stabiliser le genou.

Les incisions sont refermées par des fils ou des agrafes.

 

 

LES SUITES OPERATOIRES

  1. L’appui

Il peut être donné ou interdit en fonction des moyens de fixation du nouveau transplant (vis, endoboutant, agrafe, ou autres)

  1. Les pansements

Ils seront faits par une infirmière tous les trois jours jusqu’à l’ablation de la suture au 15ème jour.

  1. L’immobilisation

Une attelle est portée pendant 45 jours qui peut être articulée dont l’amplitude de la flexion sera augmentée au fur et à mesure de l’évolution de la rééducation.

Des injections d’héparine à bas poids moléculaire (HBPM) sont systématiquement prescrites jusqu’à la reprise efficace de l’appui.

  1. Les radiographies de contrôle

Une radiographie de contrôle sera réalisée systématiquement le lendemain de l’intervention.

  1. 1er rendez-vous de contrôle

Il est généralement fixé à 1 mois 1/2

 

 

LA REEDUCATION

 

La rééducation fonctionnelle commence rapidement dans le service sous contrôle kinésithérapeute et selon le protocole établi par le chirurgien.

 

Le genou est immobilisé passivement par un appareil qui vous plie le genou pour éviter l’enraidissement rapide.

Le kinésithérapeute vous aide à retrouver votre potentiel fonctionnel avec des exercices de posture et de marche dès le réveil musculaire.

 

Vous devez prévoir les rendez-vous avec votre kinésithérapeute avant l’intervention pour poursuivre immédiatement

 

les exercices selon le même protocole après avoir quitté le service d’hospitalisation.

 

La durée de la rééducation est estimée à trois mois en moyenne.

 

La prescription vous sera remise à la sortie en même temps que les autres ordonnances.

 

 

En résumé

La ligamentoplastie du croisé postérieur est une intervention qui est indiquée principalement lors d’une rupture du ligament croisé postérieur n’ayant pas cicatrisé spontanément.

 

Lorsque le LCP reste rompu, il s’agit d’une indication primordiale car en cas d’absence d’intervention le genou serait exposé à une détérioration dégénérative très importante et rapide.

 

Elle doit être réalisée par des chirurgiens qui ont de l’expérience dans la chirurgie ligamentaire et de préférence arthroscopique. L’implication de la rééducation fonctionnelle est très importante dans la réussite et la récupération d’une bonne fonction du genou.

 

Malgré une intervention très bien faite, il peut persister quelques millimètres de translation résiduelle par rapport au genou sain.