PRINCIPE DE L’INTERVENTION
L’intervention consiste à mettre en place un frein qui raccorde la face interne de la rotule avec celle du condyle interne du fémur.
Ce frein empêche la rotule de partir vers l’extérieur et donc de se luxer.
INDICATION (Pourquoi se faire opérer)
L’indication principale est la luxation de la rotule ce qu’on appelle l’instabilité rotulienne.
L’indication chirurgicale n’est pas posée immédiatement après un seul épisode de luxation de rotule.
L’instabilité est diagnostiquée après au moins 2 à 3 épisodes de luxation.
DEROULEMENT DE L’INTERVENTION
L’hospitalisation :
L’intervention se déroule pendant une hospitalisation dans un service d’orthopédie durant 2 à 3 jours
Temps d’intervention :
L’intervention dure en moyenne 1 heure et peut être rallongée si d’autres gestes peuvent y être associés.
Mode d’anesthésie :
On pratique généralement l’anesthésie loco-régionale complétée ou pas par une anesthésie générale.
La rachi-anesthésie peut être proposée dans certains cas
Installation :
Le patient est installé en décubitus dorsal avec un garrot à la racine de la cuisse du côté opéré sous contrôle d’amplificateur de brillance avec un contrôle intra-articulaire sous arthroscopie
Incision
Comme pour toute ligamentoplastie, il existe une incision de 2 à 3 cm au niveau de la partie antéro-interne du genou pour prélever un tendon de la patte d’oie qui va servir à remplacer le MPFL.
Une incision de 2 cm au niveau du bord interne de la rotule, une incision d’1 petit cm au niveau de la face interne du genou.
Si il y a un geste arthroscopique associé, il peut y avoir deux points infra-centimétriques au niveau de la face antérieure du genou.
Technique
On commence par prélever le tendon au niveau de la patte d’oie.
Un transplant en forme de V est confectionné d’une longueur bien précise mesurée au préalable.
On réalise deux tunnels horizontaux à travers l’incision de la partie interne de la rotule dans lesquels on introduit les deux pieds du V.
Le sommet de notre transplant en forme de V est introduit au niveau d’un tunnel réalisé à la partie interne du genou.
Le réglage de la tension se fait à une position bien précise du genou pour vérifier le bon positionnement de la rotule.
Le temps arthroscopique consiste à vérifier la bonne tension visible de l’intérieur de l’articulation et d’associer à ce geste d’autres actes comme nettoyage articulaire ou bien d’éventuelles méniscectomies.
LES SUITES OPERATOIRES
L’appui
L’appui est généralement autorisé immédiatement après l’intervention.
Les pansements
Les pansements doivent être faits tous les trois jours par une infirmière jusqu’à l’ablation des sutures à partir du 15ème jour
L’immobilisation
Une attelle articulée est mise en place et doit être maintenue pendant au moins trois semaines en fonction de l’avancement de la rééducation, du réveil musculaire et de la récupération de l’allure normale de la marche
Des injections d’HBPM sont prescrites pendant 2 à 3 semaines
1er rendez-vous de contrôle
Une consultation de contrôle est généralement prévue à deux mois après l’intervention avec des radiographies du genou.
LA REEDUCATION
La rééducation doit être débutée immédiatement après l’intervention en passif et en actif (en marchant).
Un protocole bien spécifique doit être respecté par le kinésithérapeute qui doit s’occuper du patient dès sa sortie de l’hôpital.
La rééducation se déroule dans le cabinet du kiné pendant au moins deux mois.
En résumé
La ligamentoplastie MPFL est une intervention qui est facile à réaliser, peu invasive et retrouve son intérêt uniquement si il y a une vraie gêne liée à une luxation réelle de la rotule.
L’effet de l’intervention est immédiat en freinant le « déraillement » de la rotule, l’implication du patient dans la rééducation est très importante pour retrouver les performances fonctionnelles antérieures.
Souvent il existe des territoires de dysesthésie liés aux incisions autour de la rotule qui de manière inéluctable touchent le réseau nerveux superficiel.