Le syndrome douloureux rotulien

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Le Syndrome Douloureux Rotulien

 

 SDR

 

 

Le diagnostic

 

 Le syndrome rotulien est une pathologie fréquente, qui touche 25% des sportifs dont 70% de la population est âgée de 16 et 25 ans, plus fréquent chez les femmes (ratio 2/1).

 Il s’agit d’une pathologie fonctionnelle du genou d‘origine multifactorielle (1).

 

 

Signes fonctionnels

 - Douleur antérieure du genou localisée sous ou autour de la rotule, mécanique, aggravée par la montée et/ou la descente des escaliers, à la course ou à l’accroupissement, calmé par le repos et indolore en vélo.

- La douleur est décrite comme une sensation de craquement ou un accrochage douloureux

- Signe du cinéma = sensation désagréable du genou qui nécessité un déverrouillage après une position assise prolongé genou à 90°

- Il peut exister une sensation d’instabilité du genou par inhibition du tonus musculaire du quadriceps sans chute (différente de l’instabilité du pivot central)

- L’apparition peut être spontanée (contexte de reprise ou de surcharge de travail) ou secondaire à un traumatisme direct (impaction cartilagineuse)

 

 Signes physiques

 - Douleur à la palpation de la facette médiale et/ou latérale de la rotule

 - Signe de l’engagement = douleur reconnue par le patient lors d’un mouvement de flexion passive du genou tout en tenant la pointe de la rotule

 - Signe du rabot Eliminer les diagnostics différentiels :

  1. Absence de d’épanchement intra articulaire (chondropathie, lésion méniscale ou du pivot central), examen du genou normal par ailleurs .
  2. Tendon patellaire indolore à la palpation et en contraction contrariée (tendinopathie patellaire).

 - Pas de signe de Smillie (grimace à la manipulation de la rotule), pas d’antécédents de luxation patellaire (instabilité patellaire).

 - Pas de limitation de mobilité articulaire.

 

Facteurs de risque à rechercher

 - Raideur des chaines sous pelviennes (quadriceps ++++, ischio-jambier)

 - Morphotype dynamique (genu varum/valgum, rotule convergente)

 - Anomalies podologiques (arrière pied valgus, pied plat ou creux)

 - Faiblesse musculaire des rotateurs de hanches

 

 

 

 Bilan complémentaire 

 

 INUTILE pour le diagnostic

 - Radiographies du genou F + P + VA à 30° utile uniquement en cas d’évolution prolongée : recherche de patella bipartite, ostéo-arthrite, d’une dysplasie ou d’un syndrome d’hyperpression externe

 - L’IRM est INUTILE car c’est une pathologie fonctionnelle.

 IRM en cas de suspicion de chondropathie (tableau identique avec une hydarthrose)

 

 

 

 Prise en charge Phase aigue 

 

 - Modulation de l’activité physique

 - Médicamenteuse : antalgique ou AINS en cure courte si besoin (pas de preuve de l’efficacité)

 - Glaçage ++++ - Rodage articulaire sur vélo : selle haute, absence de résistance, 5-10 minutes/j (utile pour « polir » le cartilage)

Corrections des facteurs favorisants :

 - Kinésithérapie +++++++ : étirements +++++, rééquilibrage des masses musculaire de la cuisse, renforcement du vaste médial et du moyen fessier (abducteur de hanche)(2)

 - Semelles orthopédiques pour la correction du morphotype

 - Technopathies : chaussure neuves neutres, reprise progressive des entrainements

 Explication de la pathologie aux patients +++ : pathologie fonctionnelle sans risque d’aggravation de lésion, le seul risque est la gêne douloureuse.

 La pathologie peut évoluer de façon cyclique 85% de guérison si les patients font leurs exercices à domicile régulièrement

 En cas d’évolution prolongée : avis médecin du sport pour proposer une rééducation en isocinétisme concentrique à vitesse élevée et à vitesse lente (3).

 

 

 On peut discuter les injections de visco-supplémentation en cas de chondropathie associée.

 

 

Attention : comme dans toutes pathologies fonctionnelles, une importante composante psychologique peut être associée et surtout chez les adolescentes qui ne sont pas toujours épanouie dans leur sport (penser à cet aspect en cas d’atteinte prolongée malgré le traitement).

 

 

Bibliographie

1. Pappas E, Wong-Tom WM. Prospective Predictors of Patellofemoral Pain Syndrome: A Systematic Review With Meta-analysis. Sports Heal. 2012 Mar;4(2):115–20.

2. Heintjes E, Berger MY, Bierma-Zeinstra SMA, Bernsen RMD, Verhaar J a. N, Koes BW. Exercise therapy for patellofemoral pain syndrome. Cochrane Database Syst Rev. 2003;(4):CD003472.

3. Hamdoun-Kahlaoui S, Lebib S, Miri I, Ghorbel S, Koubaa S, Rahali-Khachlouf H, et al. Apport de l’isocinétisme dans la prise en charge rééducative du syndrome fémoro-patellaire. J Réadaptation Médicale Prat Form En Médecine Phys Réadaptation. 2010 Mar;30(1):3–1