Principe d’intervention
La réinsertion du tendon d’Achille consiste à détacher le tendon d’Achille au niveau de son insertion calcanéenne et de le réinsérer d’une manière un peu plus adaptée à ses modifications.
La réinsertion s’associe également par un retrait des calcifications du tendon d’Achille et des tubérosités osseuses qui peuvent rentrer en conflit avec le tendon.
Indication (pourquoi se faire opérer)
On réalise une réinsertion du tendon d’Achille en cas :
Enthésopathie, c’est-à-dire une maladie de l’attache du tendon d’Achille sur l’os du calcanéum. Il s’agit d’une tendinite des différentes fibres qui ne cicatrisent jamais et qui produisent avec le temps des calcifications dans le corps même du tendon. Ces calcifications deviennent douloureuses et fragilises le tendon lui-même
Maladie d’Haglund : on peut être amené à réinsérer le tendon d’Achille après avoir retiré l’excroissance osseuse du calcanéum juste en avant du tendon, cette excroissance crée un conflit avec le tendon d’Achille et provoque des douleurs lors du chaussage.
D’autres indications peuvent liées comme les modifications de l’insertion du tendon d’Achille après un traumatisme du calcanéum.
Déroulement de l’intervention
L’hospitalisation
Elle dure entre 2 à 3 jours.
Temps d’intervention
Elle dure en moyenne 1 heure.
Mode d’anesthésie
Anesthésie générale ou rachis anesthésie.
Installation
Le patient est installé le plus souvent sur le ventre pour que le chirurgien puisse accéder au talon.
Incision
L’incision est postérieure légèrement décalée en externe en regard du tendon d’Achille et la partie ou il s’attache au calcanéum. Elle est d’une longueur de 7 à 10cm
Technique
L’intervention commence par l’exposition du tendon d’Achille et de son attache sur l’os.
Ce tendon est incisé en deux et ouvert comme deux pages d’un registre.
On découvre en dessous l’os du calcanéum que l’on recoupe pour lui redonner une surface mieux vascularisée et plus harmonieuse.
On retire toutes les calcifications qui peuvent exister dans le foyer chirurgical.
On met en place des ancres qui s’attachent à l’os et qui sont liées par des fils pour permettent de resuturer le tendon d’Achille contre la nouvelle surface osseuse.
Le plus souvent, on réalise un peignage pour augmenter le diamètre du tendon d’Achille.
Un redon est laissé en place avec de refermer l’incision.
Les suites opératoires
L’appui
L’appui est le plus souvent interdit pendant 45 jours.
Les pansements
L’infirmière changera les pansements tous les trois jours jusqu’à l’ablation de la suture, en moyenne 15 jours après l’intervention.
Des injections d’HBPM seront prescrites pendant toute la durée de l’interdiction d’appui (45 jours).
L’immobilisation
L’immobilisation est assurée par une botte de marche qui peut être retirée et sera utilisée ultérieurement pour reprendre la marche
Les radiographies de contrôle
Une radiographie de contrôle est réalisée le lendemain de l’intervention.
La sortie
La sortie aura lieu le lendemain de l’intervention après le retrait du redon.
1er rendez-vous de contrôle
Le premier rendez-vous de contrôle aura lieu 6 semaines après l’intervention.
La rééducation
La rééducation fonctionnelle commence après la cicatrisation qui consistera uniquement à un drainage lymphatique avec de la cryothérapie (glaçage).
Une ordonnance vous sera remise après la première consultation pour commencer la rééducation en reprenant l’appui.
La durée de la rééducation est en moyenne de 6 semaines.
La reprise du travail peut être envisagée à partir de 2 à 3 mois en fonction de la nature du travail.
La reprise du sport est prévue entre 5 à 6 mois.
Les complications
Il n’y a pas beaucoup de complications liées à cette intervention, en dehors des infections comme tout acte chirurgical.
Il peut dans certains cas exister une mauvaise cicatrisation entre le tendon et l’os, cette complication est plus fréquente chez les fumeurs.
Une lésion ou déchirure complète du tendon d’Achille peut être observé en cas de non observance de l’interdiction d’appui.
En résumé
La réinsertion du tendon d’Achille peut être pratiquée après l’échec de tous traitements devant les douleurs du talon liées à une enthésopathie d’Achille.
Il s’agit d’une intervention facile à réaliser, peu hémorragique et peu invasive mais qui nécessite une durée d’interdiction d’appui relativement gênante.
Le résultat postopératoire est très souvent satisfaisant et permet le retour au sport et aux activités quotidiennes sans douleurs.