Avant toutes interventions orthopédiques : une consultation d’anesthésie est obligatoire, elle permet au médecin d'avoir des renseignements sur votre état de santé, vos antécédents et votre traitement habituel afin de pouvoir vous proposer une anesthésie la plus sûre possible.

  

Vous obtiendrez  votre RDV d’anesthésie immédiatement après avoir vu votre chirurgien et avant de quitter le service des consultations.
 
 

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Pour certaines interventions, comme les prothèses, un bilan sanguin doit être prélevé par une infirmière la semaine qui précède la consultation avec l’anesthésiste, votre chirurgien vous en délivrera l’ordonnance.
Il est primordial de ne pas rater ce RDV car l’intervention ne se fera pas sans l’aval de l’anesthésiste qui a la responsabilité de vous anesthésier et de vous réveiller.
Vous devez récupérer en pharmacie tout équipement nécessaire pour l’intervention, comme les béquilles, les attelles ou des chaussures spéciales pour la chirurgie du pied. Votre chirurgien vous en établira l’ordonnance le même jour que la programmation de l’intervention.
Il est souhaitable de vous munir de tous vos examens complémentaires (radios, scanner, IRM,…etc.) en rapport avec l’intervention lorsque vous vous rendrez à l’hôpital à la date qui vous a été communiquée.
 
Le secrétariat d’orthopédie est à votre disposition pour toutes questions concernant l’organisation de votre intervention ou pour tout éventuel report ou annulation des RDV. 
 
 
 
 
 

 

Les suites opératoires et les précautions à prendre après l’implantation d’une prothèse de hanche ou de genou

Le remplacement de l’articulation de la hanche ou du genou par une prothèse totale ou partielle, est une intervention de plus en plus pratiquée. Si l’hospitalisation est généralement d’assez courte durée, le parcours de soins ne s’arrête pas à la sortie de l’hôpital. Pour prévenir toute complication et retrouver rapidement leur autonomie et la mobilité de leur articulation, les patients doivent poursuivre les traitements prescrits et respecter des consignes strictes dans les semaines qui suivent l’opération.

Quels sont les traitements et les soins à respecter dans les jours qui suivent l’intervention chirurgicale?

Parce que la chirurgie lourde des membres inférieurs accroît fortement le risque de phlébite et d’embolie pulmonaire, un traitement anticoagulant quotidien préventif est systématiquement prescrit durant 2 à 5 semaines. La durée varie selon le terrain du patient, l’intervention réalisée et les directives du chirurgien et de l’anesthésiste. Les anticoagulants peuvent être administrés sous forme injectable (héparines de bas poids moléculaires) ou par voie orale grâce à des molécules apparues récemment. L’intérêt de ces dernières – qui ne sont prescrites qu’aux seuls patients n’étant pas atteints de troubles cognitifs afin d’éviter tout risque d’oubli ou de surdosage – est de ne pas nécessiter de surveillance biologique. À l’inverse, les héparines injectables nécessitent une surveillance biologique régulière (numération plaquettaire).

Tous les anticoagulants risquent de favoriser les hématomes et de ce fait justifient une information du patient et une surveillance clinique.

Si toutefois une phlébite ou une embolie pulmonaire survient malgré le traitement préventif, un traitement anticoagulant curatif sera prescrit et surveillé le plus souvent au cours d’une hospitalisation.

La prévention thrombo-embolique peut également être complétée par des bas ou des bandes de contention élastiques qui favorisent la circulation veineuse, tout en diminuant les phénomènes d’œdèmes des membres inférieurs.

Les antalgiques sont parfois nécessaires temporairement dans la période post-opératoire et seront prescrits par le chirurgien en fonction de l’intensité des douleurs. Ils peuvent être également utilisés en prévention ou au décours d’une séance de rééducation. Des anti-inflammatoires peuvent parfois être associés aux antalgiques mais exclusivement sur prescription médicale, en raison de leurs effets secondaires en particulier lorsqu’il sont associés aux anticoagulants.

En outre, en accord avec le médecin traitant, les traitements médicaux des autres pathologies seront repris.

Par ailleurs, il est rappelé que les consignes ne sont pas seulement médicales : elles concernent également les préconisations d’hygiène de vie :

  • L’arrêt du tabac qui avait été préalablement hautement recommandé par le chirurgien et l’anesthésiste dans la période préopératoire doit être poursuivi ;
  • La lutte contre la surcharge pondérale reste également très importante pour l’avenir de la prothèse ;
  • La consommation de boissons alcoolisées en excès, favorise les complications postopératoires et augmente le risque de chute et d’accident.

Combien de jours faut-il attendre avant de commencer à remarcher et quelles précautions faut-il prendre?

La reprise de l’appui permet de minimiser les complications thromboemboliques et d’améliorer rapidement la trophicité musculaire. Elle est en général précoce : du jour de l’intervention au 3ème jour après l’ablation des drains éventuels. Elle peut être différée d’un à trois mois dans certains cas, par décision du chirurgien en fonction de ses constatations per-opératoires (fracture peropératoire, changement de prothèse sur un os fragile…).

La marche s’effectue au début à l’aide de deux cannes anglaises avec un sevrage progressif de celles-ci en quelques semaines, sur directive du chirurgien en fonction de l’état de récupération, de l’âge du patient et de la voie d’abord  utilisée pour poser la prothèse. De lui-même, le patient augmentera progressivement le périmètre et la durée de la marche, selon sa perception de la douleur et l’amélioration de son appui, dans les limites de ce qui lui a été autorisé.

Sur quels critères se fonde l’autorisation de sortie du patient de l’hôpital ?

La durée d’hospitalisation varie en moyenne de 3 à 10 jours selon les patients. Le chirurgien décide du jour de sortie du patient en fonction de plusieurs éléments : l’autonomie du patient avec ses cannes, l’évolution de la cicatrice et l’absence de complications infectieuses, thromboemboliques , d’hématomes importants, de fièvre anormale ou de tout autre événement indésirable.  

Après l’hospitalisation, les patients peuvent-ils rentrer à leur domicile ou sont-ils orientés vers un centre de rééducation ou de convalescence ?

Le retour à domicile est généralement possible après ce type d’intervention sauf dans certains cas.

• Prothèse de hanche.

Un séjour en centre de convalescence (ou repos) est conseillé pour les patients qui vivent seuls ou dont la configuration du domicile est mal adaptée (escaliers, par exemple). En revanche, le passage par un centre de rééducation ne se justifie quasiment jamais après prothèse de hanche.

• Prothèse de genou

Le problème est le même que pour la prothèse de hanche, à la différence que la récupération de la mobilité du genou peut justifier un séjour en centre de rééducation, qui est d’ailleurs parfois prévu d’office par le chirurgien avant même l’intervention.

Quelles sont les précautions à prendre en cas de retour au domicile ?

Le patient doit impérativement respecter les directives de son chirurgien :

  • traitement médical et examens biologiques ;
  • soins infirmiers (pansements de la zone cicatricielle, ablation des fils ou des agrafes, injections d’anticoagulants) ;
  • le patient doit veiller à l’hygiène de sa cicatrice tant que les fils sont présents et qu’elle n’est pas totalement étanche.
  •  séances de rééducation à domicile éventuelles.
  • Respecter les rendez-vous de consultation post-opératoires.
  • Autre obligation essentielle : respecter les consignes de prudence qui lui ont été données à sa sortie de l’hôpital :

• Prothèse de hanche

Pour éviter une luxation de leur prothèse dans les premières semaines après l’intervention, les patients doivent éviter les sièges trop bas (comme la lunette des WC qu’il est conseillé d’équiper d’un rehausseur) et s’interdire les mouvements à risque comme croiser les jambes, s’accroupir ou s’asseoir très bas. Il est également conseillé de monter ou descendre les escaliers avec deux cannes (ou une seule en se tenant à la rampe).

• Prothèse de genou

S’il n’existe pratiquement pas de risque de luxation de la prothèse de genou, quelques conseils sont recommandés comme monter et descendre les escaliers marche par marche  (la flexion du genou étant limitée les premières semaines) ou éviter de mettre un coussin sous le genou en position couchée (afin de récupérer plus facilement l’extension).

Quelle que soit la prothèse, la prudence s’impose pour éviter tout risque de chute à l’extérieur et dans la maison (tapis, obstacles...), mais en particulier dans la salle de bain. L’entrée et la sortie de la baignoire sont généralement déconseillées les premières semaines. On préférera la douche en s’asseyant au besoin sur un tabouret pour éviter de glisser. Autre consigne de prudence : l’habillage et le déshabillage, notamment pour enfiler des bas ou des chaussettes. L’achat en pharmacie d’un enfile-bas/chaussettes est recommandé afin de ne pas trop plier la jambe.

 

Si l’on rentre à son domicile, peut-on bénéficier de séances de rééducation ?

Oui, la rééducation à domicile pratiquée par un kinésithérapeute a plusieurs avantages. Outre de récupérer les mobilités articulaires, le tonus et la force musculaires, elle permet d’habituer le patient à se déplacer dans son milieu habituel et au kinésithérapeute de prendre des initiatives pour diminuer les risques de chute (tapis, par exemple).

Après prothèse de hanche, la rééducation est en général assez brève (une dizaine de séances à raison de trois par semaine, en moyenne). Certains chirurgiens ne la jugent pas nécessaire pour tous leurs patients.

Après prothèse de genou, elle est indispensable et poursuit le travail de rééducation commencé lors de l’hospitalisation. Elle est aussi plus longue et soutenue que pour la hanche, avec de 20 à 30 séances en moyenne, à raison de 5 séances par semaine.

 

Comment se déroulent les séjours en centre de convalescence ou de rééducation et quels sont leurs objectifs ?

En centre de convalescence, le patient bénéficie d’une prise en charge hôtelière et de soins identiques à ceux à domicile (soins infirmiers, kinésithérapie) ainsi que d’une surveillance médicalisée. La durée du séjour est de l’ordre d’un mois.

Justifié uniquement pour les prothèses totales de genou, le séjour en centre de rééducation propose une rééducation intensive souvent pluriquotidienne, assurée par des kinésithérapeutes à l’aide d’équipements adaptés et éventuellement de séances de balnéothérapie. Elle vise deux objectifs : la mobilité pour récupérer la flexion du genou essentielle pour la vie de tous les jours (escaliers notamment) et l’extension grâce à la musculation du quadriceps. La durée du séjour varie de 4 à 6 semaines en moyenne.

La rééducation peut être réalisée en hôpital de jour après quelques jours d’hospitalisation complète, ce qui permet au patient d’arriver au centre le matin et de rejoindre son domicile le soir. Il faut toutefois savoir qu’à défaut de se faire accompagner tous les jours par un proche, les transports en ambulance ou VSL (véhicule sanitaire léger) sont de moins en moins pris en charge par l’assurance maladie et les mutuelles.

Le choix du centre de convalescence ou de rééducation est décidé par le chirurgien en accord avec le patient mais aussi en fonction des places disponibles.

Tout comme l’hospitalisation en chirurgie, les soins et la prise en charge hôtelière sont remboursés par la sécurité sociale et les mutuelles.

 

Quelle est la durée de l’arrêt de travail après l’intervention ?

Au minimum de trois mois, elle varie selon le patient, son âge, son métier, les suites opératoires, la qualité de la récupération et l’autonomie.

Ces opérations lourdes des membres inférieurs peuvent justifier, pour certains métiers physiques (manutention lourde, métiers du bâtiment...), un changement de poste de travail voire un reclassement professionnel, afin d’éviter une dégradation rapide de la prothèse (usure et descellement prématurés)

 

A partir de quel moment le patient peut-il reprendre une activité sportive ?

Tout dépend du patient, de son âge, de l’état de ses autres articulations et, bien sûr du sport pratiqué..

La marche en terrain plat est possible dès que le patient s’en sent capable. Il augmentera ensuite progressivement son périmètre d’action puis reprendra la marche sur les terrains pentus et accidentés, en restant prudent pour éviter les chutes.

Le cyclisme est recommandé pour les prothèses de hanche mais plus difficile au début pour les prothèses de genou car il réclame de plier le genou à plus de 90°.

La natation est également autorisée de même que le golf dès que la récupération est en bonne voie.

Le ski est possible pour les bons skieurs à condition d’être très prudent pour éviter les chutes. Le tennis en double peut être permis avec prudence.

En revanche, les sports de contact, avec impact ou de combat (footing, football, handball, volleyball, judo, karaté…) sont, sauf exception, définitivement proscrits.

Dans tous les cas, le sport doit être repris prudemment en excluant les compétitions.

A partir de quand le patient peut-il reprendre une activité sexuelle ?

Quelques règles de bons sens pendant 4 à 6 semaines sont à rappeler. Le patient doit attendre la cicatrisation complète et l’indolence lors de la mobilisation articulaire active et passive. Il convient également d’éviter les situations instables avec risque de chute.

Après une prothèse de genou, il n’y existe pas à proprement parler de précaution particulière supplémentaire à prendre. En revanche, pour une prothèse de hanche, il faut être prudent au début pour les mouvements d’abduction (écartement), éviter définitivement les flexions trop importantes (supérieures à 90°), et faire preuve de prudence pour tout mouvement de grande amplitude de l’articulation opérée.

Dans les mois et les années suivant l’implantation de la prothèse, quels signes doivent inciter le patient à retourner voir son chirurgien en dehors des visites de contrôle ?

Toute douleur anormale, toute réapparition d’une boiterie ou toute diminution du périmètre de marche doivent alarmer de même que toute fièvre, rougeur et grosseur au niveau de la cicatrice ou de la zone opérée.

D’autre part, les patients doivent faire très attention à l’infection de tout autre organe quelle que soit sa localisation (angine, infection urinaire, prostatite…). Une infection à distance peut en effet atteindre la prothèse par voie sanguine, ce qui  pourrait provoquer son infection, puis son descellement et exiger son remplacement. Il est donc essentiel de faire traiter sans attendre toute infection par son médecin généraliste.

Il faut en outre effectuer les visites de contrôle régulières, prescrites par le chirurgien pendant toute la durée de vie de la prothèse, afin que le praticien par l’examen clinique et la radiographie puisse détecter précocement  toute détérioration de la prothèse ce qui en facilitera le traitement.

Cet article a été rédigé avec le concours du  Docteur Gérard Lecerf, chirurgien orthopédiste, membre de la SOFCOT et responsable du comité rédactionnel de la Société Française de Chirurgie de la Hanche et du Genou

Le contenu de cet articile est issu du site du docteur P. BAROUK, Centre de chirurgie du Pied à Mérignac. www.barouk-ls-p.com

 

 

Hallux Valgus et Hallux Rigidus

 

 

Hallux valgus

 

C’est le motif le plus fréquent de nos consultations et de nos opérations. 
D’où cela vient-il ? Quelle est son évolution ? Quels sont les moyens de prévention ? Qu’en est-il de nos jours de son traitement chirurgical ?

Définition

L’hallux valgus est la déviation vers l’extérieur (valgus) du gros orteil (hallux). C’est une pathologie essentiellement féminine (95% des cas). La déformation entraine l’apparition d’une saillie sur le bord interne du pied (couramment appelé « oignon »). Elle est située en regard de l’articulation entre le premier métatarsien et la première phalange de l’hallux (articulation métatarso-phalangienne).

Les causes

L’hallux valgus acquis

Il représente plus de la moitié des cas. C’est la déformation progressive du gros orteil. Elle commence après la quarantaine et s’accentue à la ménopause (prise de poids, modifications de facteurs hormonaux entraînant un relâchement des tissus). 
Ces causes sont la chaussure féminine (en cas de bout pointu, cela entraine un déplacement du gros orteils vers l’extérieur), la forme du pied (pied égyptien) avec un excès de longueur du gros orteil par rapport au 2ème, plus l’orteil sera long plus il sera repoussé contre les autres orteils par la chaussure. Le port de talon aggrave aussi la déformation en augmentant les charges sur l’avant-pied.
Les autres facteurs déclenchant sont l’hyperlaxité ligamentaire et la rétraction des gastrocnémiens (muscles du mollet). Le pied plat valgus entraîne un effondrement de la voûte plantaire et représente également un élément aggravant de ce type de déformation. Tout ces facteurs sont à prendre en compte d’autant plus qu’ils sont associés.

L’hallux valgus congénital

La déformation est visible très tôt, entre la petite enfance (7-8 ans) et l’adolescence. Elle est due à une malformation du premier métatarsien : défaut d’orientation de la surface articulaire, anomalie de la forme de l’os métatarsien (aplasie de la crête sésamoïdienne). C’est une déformation souvent familiale probablement héréditaire (la preuve de l’hérédité de cette pathologie sera faite de façon formelle si l’on identifie un jour un gène de l’hallux valgus). On remarque une association fréquente de la rétraction des gastrocnémiens avec l’hallux valgus congénital.

Les autres causes

Certains cas beaucoup plus rares  peuvent avoir des causes diverses :
• hallux valgus post traumatiques, après rupture de la capsule articulaire ou de fracture du premier métatarsien ou de la première phalange. 
• hallux valgus iatrogéniques : provoqués par une chirurgie des autres orteils.
• hallux valgus provoqués par une variation anatomique des autres os du pied (aplasie du deuxième métatarsien).
• Causes neurologiques

La question qui revient souvent : la chaussure féminine est elle la cause de la déformation ? C’est un facteur aggravant majeur si elle est étroite, courte et pointue, et avec une certaine hauteur de talon. Et ce d’autant plus que le gros orteil est long (Egyptien). Certaines chaussures de sport peuvent également aggraver ce type de déformation.

 

Les conséquences

La déformation va entraîner en regard de la bosse une douleur. Cette douleur est liée à la souffrance de l’articulation qui ne travaille pas dans des conditions mécaniques anatomiques. Cela entraîne une distension puis une rupture des ligaments articulaires expliquant la symptomatologie douloureuse. 

Cette douleur sera aggravée par le port de chaussures étroites qui provoque un frottement entre la bosse et le bord de la chaussure. 

La « désaxation » articulaire va également entraîner progressivement l’apparition d’arthrose (usure du cartilage recouvrant l’extrémité des os et assurant un glissement des surfaces articulaires indolores). Celle-ci est responsable, outre de douleurs, de raideur et de productions d’ostéophytes (bosses osseuses autour de l’articulation).

Si les lésions sont trop importantes, le traitement conservateur sera plus difficile.

La marche prolongée avec un pied douloureux peut également entrainer une modification posturale avec apparition de douleurs sur les articulations sus-jacentes : genoux, hanches et lombalgies.

 

L’évolution

La déformation va avoir tendance à s’aggraver plus ou moins rapidement. Cette aggravation est inéluctable L’importance de la déformation n’est d’ailleurs pas corrélée avec la gène ou la douleur occasionnée. L’évolution « naturelle » de l’hallux valgus va entraîner des douleurs et des déformations sur l’ensemble de l’avant-pied par modifications des points d’appuis du pied.
Ainsi l’élargissement de l’avant-pied va parfois être responsable d’un hyper appui du deuxième métatarsien, à l’origine d’un durillon plantaire (corne sous le pied), d’une douleur (appelée métatarsalgie) et progressivement d’un orteil en griffe. Le stade ultime est la rupture de la plaque plantaire (fort ligament de stabilisation du deuxième rayon) qui aboutit à la luxation de l’orteil (luxation métatarso-phalangienne). C’est un virage de plus dans la décompensation de l’hallux valgus, et donc la prise en charge chirurgicale. 
La question qui revient souvent : Est ce que ça va forcément s’aggraver ? Oui, malheureusement.


Avant pied rond

Griffe 2ème orteil

 

Moyens de prévention

-  Le port d’un écarteur nocturne peut atténuer la douleur d’origine inflammatoire (douleurs nocturnes). Mais il ne corrige pas la déformation qui continuera à s’aggraver. 
-  Les orthèses plantaires (semelles orthopédiques) peuvent avoir un effet sur les conséquences de l’hallux valgus comme les douleurs sous le pied (métatarsalgies), ou corriger un facteur aggravant comme un pied plat. 
-  Le chaussage évidemment est un facteur important. Idéalement, l’avant de la chaussure doit être assez large, le talon pas trop haut. 
-  La kinésithérapie peut également améliorer une pathologie associée susceptible d’avoir une responsabilité dans la déformation comme une rétraction pathologique des gastrocnémiens, mais ne pourra pas corriger la déformation.

La question qui revient souvent : aurai-je dû porter un écarteur d’orteil dans l’enfance ? Non, car l’hallux valgus congénital est dû à une déformation de l’orientation du cartilage, ce qui ne peut pas être corrigé par le redressement de l’orteil.

Quand opérer ?

Quand la gène est importante. 

Il est des cas où le gros orteil même très déformé n’est pas douloureux et que ce soit les conséquences de cette déformation qui amènent à la consultation : orteil en griffe, métatarsalgie. Dans ce cas l’hallux valgus doit être opéré en même temps même s’il n’est pas douloureux. 

Si la gène est importante il ne sert à rien d’attendre car les choses ne vont pas s’améliorer.

Plus on opère tôt plus on en profite longtemps et moins le reste du pied et du membre inférieur subissent l’influence d’une désaxation du gros orteil. Et moins l’intervention est invasive, et donc meilleur sera le résultat. Néanmoins l’intervention doit être justifiée par une gène et une douleur suffisante. Les raisons purement esthétiques ne sont pas une indication chirurgicale.

 

L’hallux rigidus

Définition
C’est l’arthrose du gros orteil. L’hallux rigidus se caractérise par la présence d’une bosse dorsale qui correspond à la présence d’ostéophytes. Ceux ci apparaissent progressivement, sur plusieurs années. Ils sont dus à l‘usure du cartilage. Cette arthrose va conduire à l’enraidissement progressif de l’orteil, surtout en flexion dorsale. On distingue globalement 3 stades.

Causes:

Il y a des usures primitives, c’est à dire sans réelle cause retrouvée, comme à la hanche ou au genou. 

Le plus souvent il y a un facteur mécanique : micro traumatismes répétés : football pour les hommes, danse pour les femmes, course à pied. Ou gros orteil long (pied égyptien) car il y a plus de pression sur l’articulation dans ces cas là.

Le rôle de la rétraction de la chaine musculaire postérieure (gastrocnémiens, tendon d’Achille, aponévrose plantaire) est déterminant dans le stade antérieur à l’arthrose installée. Ce stade est appelé hallux limitus.

Conséquences cliniques
Il y a deux types de douleurs :

  • celles liées au fonctionnement de l’articulation usée : douleur au bout d’un certain temps de marche, gonflement.
  • celles liées au frottement de la bosse dorsale avec la chaussure.

La raideur : elle est surtout en flexion dorsale (vers le haut). Cela limite l’amplitude du pas, le port des talons. On peut avoir une hyperkératose à la face plantaire de la première phalange et une hyper flexion dorsale de l’articulation interphalangienne (celle du bout de l’orteil).

Il y a peu de conséquences sur les autre orteils : rarement des griffes ou des métatarsalgies. Par contre on peut retrouver une tendance à marcher sur le bord externe du pied pour éviter l’appui sur le gros orteil. Cela peut avoir pour conséquences un durillon sous le 5ème métatarsien ou des tensions sur la partie latérale du membre inférieur.

Le traitement médical
Il comprend une limitation des activités, une adaptation du chaussage, une semelle, des antalgiques. Des infiltrations (corticoïdes, acide hyaluronique) peuvent apporter un bénéfice transitoire.

Le traitement chirurgical
Plusieurs options sont possibles en fonction du degré d’atteinte, des attentes du patient (sport, port de talon), de l’état des autres articulations du pied

  • la résection des ostéophytes dorsaux : c’est la méthode la plus simple. Efficace quand seul le conflit dorsal est douloureux. Elle peut se faire sous arthroscopie.
  • l’ostéotomie du premier métatarsien. En général de recul (ostéotomie de Weil ou de Youngswick). C’est la méthode de choix lorsqu’il existe un premier métatarsien long (c’est souvent le cas), et un stade pas trop avancé. Cela permet de corriger le trouble architectural causal et de garder la mobilité de l’articulation.
  • L’arthrodèse. C’est le blocage de l’articulation. Il se fait à l’aide d’agrafes, de vis ou de plaques. C’est la meilleure méthode dans les stades élevés, lorsque l’articulation est déjà très raide et que le peu de mouvement qu’elle a est douloureux. 
  • La prothèse métatarso phalangienne. Ce peut être une bonne indication lorsque l’on tient absolument à conserver de la mobilité articulaire : lors d’une arthrodèse de cheville, de dégradation ou d’arthrodèse interphalangienne, lors d’arthrose avancée dans les gros orteils courts, ou d’autres raisons liées au port de chaussures avec talon. Il y a plusieurs types de prothèses : resurfaçage de la phalange ou du métatarsien, prothèse totale ou d’interposition. Cela dépend de votre cas et des habitudes du chirurgien. La durée de vie d’une prothèse n’est peut être pas éternelle, il faut donc envisager son éventuelle reprise lors de son implantation.


Prothèse de resurfaçage en pyrocarbone

 

 

 

 

 

                 

Prothèse UniCompartimentaire de

Fiche d'information à lire et à télécharger

PUC 1

 

 PUC 2

 

Principe de l’intervention :

 

La prothèse uni-compartimentaire est une prothèse intra-articulaire qui remplace un seul compartiment du genou.

 

Il existe 3 compartiments dans le genou :

 

-      Fémoro-tibial interne

 

-      Fémoro-tibial externe

 

-      Fémoro-patellaire

 

 

 

Indications (pourquoi se faire opérer)

Si le chirurgien vous propose une PUC c’est parce qu’il existe un problème uniquement avec un seul compartiment du genou, il peut s’agir de :

 

PUC2

 

 

 

une arthrose d’un seul compartiment sur trois, le plus fréquent étant le fémoro-tibial interne.

 

 

 

 

 

 

 

PUC3

 

 

 

 

Une ostéochondrite ou ostéonécrose d’un seul condyle fémoral.

 

 

 

 

 

 

 

PUC4

 

 

Séquelles d’une fracture d’un plateau tibial, le plus souvent externe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Déroulement de l’intervention

 

L'hospitalisation

elle est estimée entre 4 à 7 jours, en fonction du saignement post opératoire, de la souplesse du genou (genou enraidi = récupération longue) et de votre état de santé générale.

 

Temps de l’intervention

Il s’agit d’une opération relativement courte, qui peut durer entre 60 à 90 minutes.

 

L’intervention nécessite une technicité relativement élevée par rapport à la prothèse totale du genou, car il s’agit là de s’adapter à l’anatomie du genou sans perturber son fonctionnement naturel.

 

Mode d’anesthésie

Ttous les modes d’anesthésies sont possibles, ALR, AG ou Rachi anesthésie.

 

Installation

Le patient est installé sur le dos avec un garrot à la racine de la cuisse opérée.

 

Incision

Elle est médiane, centrée sur la rotule, légèrement déviée vers le compartiment opéré (interne ou externe) moins longue que pour une PTG.

 

Il faut toujours penser à une éventuelle reprise pour une PTG et donc une extension naturelle de la future cicatrice.

 

Technique

L’opération commence d’abord par exposer le compartiment opéré en ouvrant la capsule et retirant que les tissus qui peuvent gêner la visibilité.

 

Le ménisque est retiré mais surtout pas les ligaments croisés dont l’intégrité conditionne le succès de l’intervention.

 

Les coupes sont réalisées selon une planification pré et peropératoire.

 

Les pièces de la prothèse sont ensuite scellées ou impactées sans ciment selon la nature de l’os et l’indication du chirurgien.

 

Le genou est bien lavé avant d’être refermé minutieusement.

 

Il s’agit d’une intervention souvent non hémorragique.

 

 PUC1

 

 

Suites opératoires

 

L’appui

Est très souvent autorisé le lendemain de l’intervention.

 

Pansements

Seront fait par une infirmière tous les trois jours jusqu’à l’ablation des agrafes ou des fils au 21ème jour.

 

Une radiographie

Le contrôle sera réalisée le lendemain de votre intervention.

 

Un EchoDoppler

Est réalisé vers le 5ème jour après l’opération pour déceler une éventuelle thrombose veineuse.

 

Premier RDV de contrôle

Aura lieu vers le troisième mois post-opératoire.

 

 

Rééducation

La rééducation fonctionnelle commence rapidement dans le service sous le contrôle du Kinésithérapeute et selon un protocole établi par le chirurgien.

 

Le genou est mobilisé passivement par un appareil qui vous plie le genou pour éviter l’enraidissement rapide

 

Le kinésithérapeute vous aide à retrouver votre potentiel fonctionnel avec des exercices de posture te de marche.

 

La rééducation sera poursuivie à l’extérieur de l’hôpital, soit dans un cabinet de kiné après votre retour à domicile, soit dans un centre de rééducation sous certaines conditions.

 

La prescription vous sera remise à la sortie en même temps que les autres ordonnances.

 

 

En résumé

La prothèse unicompartimentale de genou est un geste chirurgical moins lourd qu’une prothèse totale.

 

C’est un geste qui nécessite une rééducation de plusieurs mois. Les meilleurs résultats sont obtenus.

 

après 6 mois voire un ou deux ans. En l’absence de complication, la prothèse unicompartimentale.

 

de genou apporte une amélioration significative sur les douleurs et la fonction.

 

 

 

 

A propos . . .

DR KHELIF YOUCEF REDHA

CHIRURGIEN ORTHOPÉDISTE, spécialiste du genou et de la hanche.

Diplômé de l'Université d'Auvergne,
Diplômé de l'Université de Paris 12,

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