ENTORSE ET INSTABILITÉ DE LA CHEVILLE

 

Entorses de cheville

L’entorse de cheville est le premier des traumatismes. Il y en a 1 pour 12 000 habitant /jour en France. Le coût de santé publique de l’entorse de cheville est de 2 millions d’euros/jour en France.

De quoi s’agit-il ?

La plupart des entorses se font en inversion (le pied « se tord » vers l’intérieur) et touche les ligaments latéraux (externes). Un traumatisme va tirer sur les ligaments avec une grande force. Bien que les ligaments soient forts, l’énergie du traumatisme est souvent assez forte pour faire des dégâts aux ligaments.

La plupart des patients se rappellent du premier traumatisme qui a causé l’entorse. Les symptômes sont l’œdème et la douleur sur l’extérieur de la cheville.

Certains patients ne peuvent plus marcher. Parfois un craquement peut-être ressenti. Ils auront alors une appréhension à la marche et décriront une cheville « instable », comme si elle pouvait « se tordre » à tout moment. Cela peut aussi entraîner des douleurs chroniques au sein de la cheville.

L’entorse la plus fréquente touche le ligament latéral externe qui est composé de 3 faisceaux.

Le plus souvent, le ligament est endommagé au cours d’un traumatisme (pendant une activité sportive, mauvaise réception de saut ou tout simplement en marchant). Tout le poids du corps porte sur la cheville tordue, les ligaments s’étirent au delà de leurs limites et peuvent se rompre dans certains cas.

 

Quelles sont les conséquences d’une entorse de cheville ?

Les ligaments sont soit étirés, soit déchirés complètement au milieu du ligament (lésion en plein corps), soit leur insertion osseuse s’arrachera avec un fragment osseux. En fonction de la gravité de la blessure et de son mécanisme, 1, 2 ou 3 faisceaux ligamentaires peuvent être lésés.
Dans certains cas, notamment lorsque les forces de rotation sont très fortes, le traumatisme entraîne une fracture. Il peut également survenir des dommages du cartilage de l’articulation de la cheville (cf. lésions ostéochondrales). Les tendons peuvent aussi être atteints (tendinite ou rupture).

Il faut retenir que L’entorse grave correspond anatomiquement à une rupture complète du faisceau antérieur du ligament collatéral latéral (+/- faisceaux moyen et postérieur)

 

 

Les examens complémentaires utiles

Le plus important est de consulter son médecin. Dans certain cas, les examens complémentaires ne sont pas utiles.

  • La radiographie sert à éliminer les autres diagnostics
  • L’échographie n’est que très rarement utile
  • Il n’est pas indiqué d’effectuer une IRM.

Principes du traitement

L’entorse aiguë (fraiche) nécessite repos, glaçage, immobilisation à préciser selon la gravité, médicaments antalgiques et anti-inflammatoires et rééducation par kinésithérapeute.

Une entorse sans rupture de ligament guérira toujours quel que soit le traitement. Le premier but du traitement est de faire cicatriser de façon naturelle tout ce qui est cassé. L’intervention chirurgicale en urgence est exceptionnelle.

Le traitement de l’entorse grave (rupture de ligament) repose donc sur l’immobilisation

Soit dans une attelle type Air-cast pour une durée de 3 à 6 semaines
Soit dans une botte plâtrée pour une durée de 3 à 6 semaines
Pour un premier épisode d’entorse grave de cheville, la recommandation actuelle est une immobilisation dans une botte pour une période de 6 semaines.

 

 

La rééducation après une entorse de la cheville

Elle comporte 10 séances et a pour but de travailler la mobilisation de la cheville, le renforcement musculaire et la reprogrammation neuro-musculaire

La reprise d’activités sportives trop précoce peut conduire à une instabilité chronique de la cheville qui aura souvent besoin d’être corrigée chirurgicalement.

 

 

Instabilité de la cheville

 

De quoi s’agit-il ?

L’instabilité est une sensation. Elle se définit par l’impression que la cheville se dérobe, qu’elle « lâche », que l’on ne la contrôle plus. Outre le déficit ligamentaire qui sera traité dans ce chapitre, les causes de l’instabilité peuvent être multiples.

L’instabilité de cheville peut donc être due au déficit de la fonction du ligament. Ce dernier peut être génétiquement trop élastique (ce que l’on appelle l’hyperlaxité constitutionnelle) ou il peut être endommagé par les différents épisodes d’entorse (cause extrinsèque).

Dans les deux cas, on aboutit à des mouvements anormaux dans la cheville (laxité)

La ligamentoplastie de cheville est indiquée quand il existe un déficit de la fonction du ligament. Il est important dans ces conditions de stabiliser la cheville pour la protéger contre la dégradation arthrosique.

Néanmoins, après une entorse de cheville, il faut toujours commencer par une immobilisation afin d’essayer de faire cicatriser le ligament de façon naturelle.

On propose une chirurgie de ligamentoplastie seulement si il persiste une instabilité après l’immobilisation et la kinésithérapie adaptée.

 

 

Les examens complémentaires utiles

Ils permettent de mettre en évidence la laxité, de rechercher des lésions associées et de faire un bilan ligamentaire. Le bilan radiographique d’une instabilité de cheville peut comporter plusieurs examens

Radiographie simple du pied de profil et en charge
En plus, on pourra effectuer des clichés spécifiques dont le but est essentiellement de mettre en évidence une arthrose débutante (AMI view).

Ces clichés ont pour but de dépister un baillement entre l’astragale et le tibia, secondaire au déficit des ligaments

Un arthroscanner est effectué essentiellement pour faire un bilan du cartilage. Il est possible également de mettre en évidence l’existence de lésions ligamentaires.

 

Le traitement chirurgical de l’instabilité de la cheville

Le traitement chirurgical a pour but premier de stabiliser la cheville et donc de combler le déficit du ligament : c’est la ligamentoplastie. Le but d’une ligamentoplastie n’est pas de traiter la douleur mais l’instabilité. Il est important de savoir que cela n’entraînera pas forcement la disparition de l’ensemble des douleurs.

Retour en haut